
Cancer de prostate
Le cancer de prostate est le cancer le plus diagnostiqué et le plus répandu en France. Il s'agit d'une maladie qui évolue le plus souvent lentement, et pour laquelle on a donc le temps de faire le diagnostic en cas d'élévation du taux de PSA (= Prostate Specific Antigen : marqueur spécifique de la prostate) et le temps de réfléchir avant de traiter en cas de cancer de prostate avéré. Cette maladie, touche des hommes de plus de 50 ans, et les traitements proposés pour guérir les patients ont des effets secondaires potentiels sur la continence urinaire et sur les érections. Aujourd'hui, moins de 10% des patients chez qui on découvre un cancer de prostate vont mourir de leur cancer, du fait d'une détection plus précoce, de traitements plus nombreux et efficaces et d'une évolution majeure de la prise en charge des cas les plus graves avec métastases.
Comment fait-on le diagnostic de cancer de prostate ?
Le cancer de prostate est le plus souvent asymptomatique (= aucun symptôme).
Aujourd'hui en France, le taux de PSA reste le moyen le plus sûr et reproductible pour dépister et suspecter un cancer de prostate, associé au toucher rectal.
Le diagnostic se fait systématiquement à l'aide d'une série de biopsies de prostate, souvent précédée d'une IRM prostatique, et de plus en plus avec des systèmes de fusion d'images entre l'échographie utilisée pendant les biopsies et l'IRM précédemment réalisée. L’analyse des biopsies prostatiques doit mettre en évidence un adénocarcinome de prostate (95% des cas) en précisant son extension par rapport aux bords de la prostate (= capsule prostatique) et aux vésicales séminales et le grade tumoral par le score de Gleason, qui évalue l’agressivité et le pouvoir d’évolution d’une lésion cancéreuse prostatique.
Comment traite-t-on un cancer de prostate ?
Cette maladie est aujourd'hui découverte le plus souvent alors qu'elle est confinée à la prostate (sans métastase) et se traite de différentes façons selon les critères diagnostiques de la maladie, les recommandations des sociétés savantes de cancérologie, les habitudes et les moyens à dispositions de l'urologue, et le choix du patient qui est primordial.
Les traitements principaux à proposer sont la chirurgie (= prostatectomie radicale), la radiothérapie externe, la curiethérapie et les ultrasons focalisés. Chaque technique a des effets secondaires communs que sont l’incontinence urinaire et la dysérection post thérapeutique, et des effets secondaires spécifiques.
Chez certains patients qui ont une maladie de bon pronostic, on peut proposer une surveillance « active », c’est-à-dire une absence de traitement immédiat et se donner le temps de voir si la maladie évolue en mesurant le PSA et en réalisant éventuellement de nouvelles biopsies de prostate. On parle alors d’un cancer indolent, qui a très peu de risque d’évoluer et de générer des métastases. On évite ainsi les effets secondaires potentiels liés au traitement, sans prendre le risque de laisser évoluer une maladie potentiellement curable.
En cas de maladie évoluée, en particulier métastatique (os et ganglions préférentiellement), on préconise un traitement hormonal (agonistes de la LH -RH ou antagonistes de la LH-RH ou antiandrogènes de 1ere et de 2e génération) pour mettre au repos les cellules cancéreuses prostatiques. La chimiothérapie est également possible.
Aujourd’hui, les patients qui ont des métastases d’un cancer de prostate, peuvent avoir une survie très longue, et un confort de vie respecté car de nombreux progrès thérapeutiques ont été et sont encore développés ces dernières années.
En cas de suspicion de cancer de prostate, il faut voir un urologue.