
Hypertrophie bénigne de prostate ou adénome prostatique
L’adénome de prostate ou l’hypertrophie bénigne de prostate (= HBP) est une tumeur bénigne intra prostatique physiologique chez tous les hommes à partir de 50 ans.
Comment fait-on le diagnostic d’HBP ?
Tous les hommes de plus de 50 ans vont voir le tissu glandulaire prostatique, au sein de la zone centrale de la vessie (= la zone transitionnelle) prendre du volume de façon variable, et , par conséquent, générer deux types de symptômes à des degrés divers, à savoir des symptômes d’ordre obstructif (jet faible, mictions en deux temps, douleur sus pubienne) et des symptômes d’ordre irritatif (envies fréquentes d’uriner (=pollakiurie) jour et nuit, impériosités mictionnelles parfois associées à des petites fuites urinaires, et au pire des mictions par regorgement avec des fuites urinaires à l’effort).
Il existe, au fil du temps, en cas de symptômes urinaires, des risques importants de troubles de l’érection associés. N’oubliez pas le vieil adage : « quand on pisse mal, on bande mal ! »
L’examen clinique devra éliminer un cancer de prostate en cas de taux de PSA élevé associé en particulier, avec un toucher rectal. Un ECBU et une échographie dans le but premier de vérifier l’absence de résidu post mictionnel (= volume qui reste dans la vessie après miction). La mesure du volume prostatique est surtout utile pour décider du type de traitement chirurgical à réaliser si l’indication s’y prête.
Quelles sont les complications de l’HBP ?
Elles doivent être dépistées impérativement car peuvent avoir des conséquences définitives sur la vessie et les reins si elles sont négligées. On retrouve donc comme complications possibles :
- Rétention aigue d’urines
- Rétention chronique des urines avec possibles mictions par regorgement (= évacuation du « trop-plein » vésical
- Infection bactérienne avec prostatite aigue voire orchi-épididymite aigue
- Hématuries à répétition
- Calcul de vessie
- Insuffisance rénale obstructive avec dilatation de tout l’arbre urinaire
Comment traiter une HBP ?
Les traitements médicamenteux se composent de trois grandes classes (phytothérapie (palmier de Floride et prunier d’Afrique), alpha bloquants (alfuzosine, tamsulosine, silodosine), inhibiteur de la 5alpha réductase (finastéride, dutastéride).
En cas d’échec du traitement médical ou d’intolérance à celui-ci, on proposera un traitement chirurgical par résection endoscopique de prostate, ou traitement par laser prostatique (énucléation prostatique ou vaporisation). La chirurgie d’adénomectomie en ouvert ou par coelioscopie se fera pour les prostates très volumineuses, non accessibles à un traitement par laser de type énucléation.
Les traitements alternatifs de l’HBP sont en cours d’évaluation, avec des résultats qui semblent meilleurs que le traitement médical, mais inférieurs au traitement chirurgical. On retiendra surtout l’UROLIFT (= tendeurs insérés dans l’urètre prostatique pour ouvrir la lumière urétrale) ou l’embolisation des artères prostatiques.
En cas de symptômes urinaires, vous devez en parler à votre médecin généraliste puis, si besoin, à un urologue.