
Incontinence par impériosités (ou urgenturie) chez la femme
On parle d’incontinence par impériosités, des fuites urinaires qui surviennent en dehors de tout effort, avec une envie soudaine et impérieuse d’uriner et une impossibilité de se retenir avant d’accéder aux toilettes les plus proches. Il s’agit d’un symptôme fréquent, qui nécessite des investigations.
Quelles sont les causes possibles d’impériosités mictionnelles ?
Il s’agit d’un symptôme évoquant une irritation vésicale, possiblement en lien avec une infection urinaire ou génito-urinaire, un polype de vessie, un calcul ou un corps étranger ou une inflammation vésicale comme une cystite interstitielle ou une cystite radique (post radiothérapie). Il est donc important de faire en plus d’un examen clinique un bilan minimal par la réalisation d’une analyse d’urine (ECBU), d’une cytologie urinaire (= recherche de cellules anormales dans les urines) et d’une échographie abdomino-pelvienne. En cas de doute, une cystoscopie (= regarder l’intérieur de la vessie avec une caméra) s’avère utile pour éliminer la présence de polypes ou de zones rouges qui sont parfois tumorales (comme dans le carcinome in situ).
Un examen gynécologique permet de dépister une sécheresse vaginale chez la femme ménopausée ou une atrophie vulvo-vaginale chez la femme plus âgée, mais aussi une vaginite ou un prolapsus (cystocèle).
Selon le contexte, on peut suspecter un problème neurologique sous-jacent, comme après un AVC ou une maladie de Parkinson. L’examen neurologique et un bilan urodynamique réalisés, au mieux, par un médecin rééducateur fonctionnel, est alors préconisé.
Enfin, en l’absence d’anomalie, ni de cause retrouvée, on parlera d’hypersensibilité vésicale idiopathique (= dont on ne connait pas la cause), ce qui est le cas dans une bonne moitié des cas
Comment se passe un bilan urodynamique ?
Il s’agit d’un examen, qui se fait soit par un urologue, soit par un médecin rééducateur fonctionnel, dont le principe est d’enregistrer certains paramètres de la vessie lors de son remplissage et de sa vidange, ainsi que la puissance et la coordination du sphincter. Il s’effectue en 4 temps : la cystomanomètrie qui consiste à remplir la vessie d’eau, de façon continue, avec une petite sonde sur laquelle est positionnée un capteur de pression, et ainsi, enregistrer comment réagit la vessie au fur et à mesure qu’elle se remplit. Les deux autres temps sont la profilomètrie et la sphinctéromètrie qui permettent d’évaluer la capacité de retenue des urines par les différents sphincters de l’urètre. Et l’examen se finit toujours par une débitmètrie, qui permet de mesurer la puissance du jet urinaire lors d’une miction. Même si ces éléments de mesure ne se font pas dans des conditions habituelles, ils permettent de confirmer la présence d’une hypersensibilité vésicale, d’une incontinence urinaire d’effort ou d’une dysurie (= gène à l’écoulement urinaire) entre autres choses.
Comment traite-t-on une incontinence par impériosités ?