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Baisse de la fertilité

Il est difficile de parler d’infertilité d’une femme sans parler d’une infertilité de couple. On parle d’infertilité d’un couple hétérosexuel, en cas d’absence de grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers non protégés (2 à 3 par semaine) et sans contraception.
L’infertilité toucherait un couple sur 4. Dans un tiers des cas, on retrouve des éléments pathologiques chez la femme, un tiers des cas chez l’homme, et dans un tiers des cas chez les deux en même temps ou chez aucun des deux (infertilité idiopathique). On ne parle plus de stérilité chez un individu ou dans un couple car ce terme confère un caractère définitif à cette situation d’infertilité, chose finalement très rare.

Quelles sont les causes de l’infertilité féminine ?

Pour comprendre l’infertilité féminine, il faut comprendre comment se passe un cycle ovulatoire, la fécondation puis la nidation et le développement d’un embryon. Une petite fille à la naissance présente un stock d’ovules (ou ovocytes) défini (environs 400000 ovocytes) qui ne sera actif qu’au moment de la puberté et de l’apparition des premières règles. Un cycle ovulatoire classique se passe sur environ un mois, soumis aux hormones, sécrétées par le cerveau (FSH et LH) et par les ovaires (œstrogènes). Pendant la première phase d’un cycle, les ovaires, soumis à la sécrétion de FSH vont amener à maturation des follicules dans lesquels se trouvent les ovules. Un seul arrivera à maturation et les autres vont disparaître. Au bout de 14 jours, il existe un pic hormonal de LH, avec une sécrétion d’œstrogènes qui vont permettre au col utérin de sécréter un mucus permettant aux spermatozoïdes de nager jusqu’aux ovaires, et de voir s’épaissir l’endomètre, aidé en cela par une sécrétion jumelée de progestérone, qui prépare une éventuelle nidation dans l’utérus en cas de fécondation. En l’absence de fécondation, la sécrétion de progestérone va diminuer et l’endomètre va cesser de se développer et s’éliminer au moment des règles. Lors d’un rapport sexuel, l’éjaculation de millions de spermatozoïdes dans le vagin va parcourir un long chemin, au niveau du col de l’utérus, puis de la cavité utérine, puis dans les trompes de Fallope, jusqu’aux ovaires. Arrivé devant le follicule dominant, un spermatozoïde (parfois 2) va pénétrer dans l’ovocyte et le féconder en libérant son patrimoine génétique qui se lie à celui de l’ovocyte. Après la fécondation de l’ovocyte, les cellules vont se multiplier et commencer une migration jusqu’à la cavité utérine, pour finalement venir s’implanter dans l’endomètre, ce qui correspond à ce moment à la nidation. L’ancien follicule, se transforme alors en corps jaune qui maintient la sécrétion de progestérone et permet de maintenir l’endomètre en place, d’où l’absence de règles qui est souvent le symptôme principal qui permet de suspecter un début de grossesse. La partie n’est alors toujours pas gagnée car, pour diverses raisons, en particulier, lors du premier trimestre de grossesse, l’embryon en place peut soit arrêter de se développer ou être expulsé de l’utérus : il s’agit alors d’une fausse couche.
Comprendre ses étapes permet de comprendre à quelle étape les problèmes médicaux peuvent être en cause dans une infertilité de couple et plus spécifiquement dans les cas d’infertilité féminine.
Ainsi, on retrouve comme causes d’infertilité, des problèmes liés à l’ovulation, des problèmes mécaniques, des problèmes liés à l’âge et au manque d’ovocytes restants, et les problèmes liés aux fausses couches spontanées à répétition. Nous ne parlerons pas ici des problèmes liés à l’homme et à la qualité de son sperme.
Concernant les causes ovulatoires, on retrouve le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’hyperprolactinémie, l’insuffisance ovarienne souvent liée à l’âge avancé et les aménorrhées hypothalamiques.
Le SOPK ou syndrome de Stein Leventhal est un trouble hormonal parmi les plus courants chez les femmes en âge de procréer. Il se manifeste par un déséquilibre hormonal qui va générer des ovulations irrégulières. Cliniquement, il n’y a pas de kystes ovariens proprement dits mais parfois un grand nombre de follicules par ovaire, bien visibles à l’échographie. Chez ces patientes, on peut avoir moins de 8 cycles par an comme plusieurs périodes de saignement par mois. Il peut également exister une résistance à l’insuline qui peut provoquer du diabète, une hypercholestérolémie et des maladies cardio-vasculaires.
Certaines maladies endocrinologiques, comme l’hyperprolactinémie ou les maladies thyroïdiennes (hyper ou hypothyroïdie) peuvent générer des absences d’ovulation.
Concernant les causes mécaniques qui rendent difficile l’atteinte de l’ovocyte par les spermatozoïdes, on retrouve les anomalies liées aux trompes, à la suite d’une infection (salpingite) ou une grossesse extra-utérine, mais aussi à l’utérus avec des malformations, des fibromes ou des cicatrices (les synéchies). L’endométriose doit être systématiquement évoquée car elle touche la femme jeune et peut générer des cicatrices et des adhérences au niveau des ovaires, des intestins et des trompes, qui rendront difficile la libération d’un ovocyte fécondé.
Enfin les fausses couches à répétition sont liées à un nombre plus élevé d’infertilité de couple, du fait d’une anomalie génétique pendant la fécondation. Certaines anomalies peuvent être dépistées et traitées pour améliorer les chances de grossesse allant à terme.

Quels examens sont demandés dans les cas d’infertilité masculine ?

- Un bilan hormonal sérologique et un bilan infectieux par prélèvement vaginal et sérologies MST
- Une échographie pelvienne avec visualisation de l'utérus, des ovaires et avec comptage des follicules
- Une hystérographie (= radio des trompes après injection de produit de contraste iodé) ou une IRM pelvienne (à la recherche d’une endométriose)
- D’autres examens plus spécifiques pourront être demandés selon les diagnostics évoqués.

Quels sont les traitements de l’infertilité féminine ?

La prise en charge et les traitements d’une infertilité se feront au mieux dans un centre de procréation médicalement assisté (PMA), qui travaillent conjointement avec les services de biologie de la reproduction, où différents procédés de fécondation in vitro ou de traitement des gamètes sont réalisés.
En cas de diagnostic évident, le traitement de l’anomalie retrouvée (endométriose, fibrome utérin, SOPK, hyperprolactinémie).
En l’absence de grossesse arrivant à terme malgré les éventuels traitements, on propose de réaliser une aide médicale à la procréation (AMP), soit par stimulation ovarienne simple avec ou sans insémination intra utérine de spermatozoïdes, soit par hyperstimulation ovarienne contrôlée en vue d’une fécondation in vitro. Ces techniques peuvent être réalisées en parallèle des traitements selon ce que vous proposera le coordinateur de la PMA.
S'il y a un défaut majeur sur l'ovocyte, le spermatozoïde ou les deux, on peut mettre en place des procédures de don d'ovocytes, de don de spermatozoïdes ou d'accueil d'embryon.
En l’absence de résultats, l’adoption reste une solution.
En France, la loi de bioéthique 2021 ouvre l’accès aux dons de gamètes pour les couples hétérosexuels, les femmes célibataires, et les couples de femme, jusqu’à l’âge de 45 ans chez une femme et 60 ans chez un homme. La loi permet aux personnes nées d’un don de gamète d’avoir accès aux origines des donneurs.
En revanche, les mères porteuses ne sont pas autorisées en France.

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