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Azoospermie et spermogramme

La fertilité d’un homme, comme celle d’une femme ne peut et ne doit pas être abordée de façon séparée, et on préfère parler ici d’infertilité de couple, qui se prendra en charge au mieux sous l’égide d’un centre de PMA (= Procréation Médicalement Assistée) et d’un médecin coordinateur spécialisé (le plus souvent un gynécologue) dans la biologie de la reproduction. C’est lui qui joue le chef d’orchestre dans la prise en charge du couple.
En cas de problème sexuel sous-jacent, comme une dysfonction érectile ou un problème d’éjaculation, ou en cas de problème sur le spermogramme, une consultation auprès d’un urologue se justifiera.

Que recherche-t-on en cas d’infertilité masculine ?

A l’interrogatoire, on recherchera des antécédents d’infection uro-génitale (orchiépididymite aigue, urétrite, oreillons), de chirurgie des organes génitaux, d’exposition à de fortes chaleurs ou irradiations, ou de traumatisme. On recherchera des difficultés d’ordre sexuels comme une dysérection ou une éjaculation rétrograde.
L’examen clinique vérifiera les testicules, leur taille, leur symétrie, et on prêtera plus attention encore à une varicocèle passée inaperçue.
Le spermogramme reste dans tous les cas l’examen clé à faire après trois jours d’abstinence, et à renouveler deux mois plus tard en cas d’anomalie détectée

Que recherche-t-on sur un spermogramme ?

Le spermogramme est une étude quantitative et qualitative du sperme et surtout des spermatozoïdes. Le volume moyen d’un éjaculat est de 2 à 5 cc. On parle d’hypospermie en cas de volume inférieur à 2cc et d’hyperspermie en cas de volume supérieur à 5 cc.
Le nombre de spermatozoïdes par ml doit être supérieur à 60 Millions. Une baisse du nombre de spermatozoïdes est une oligospermie. Une absence complète de spermatozoïde s’appelle une azoospermie. Il faudra alors distinguer une azoospermie excrétoire (=fabrication de spermatozoïdes conservées dans les testicules mais obstacle des voies spermatiques empêchant l’émission des spermatozoïdes dans l’éjaculat, alors composé uniquement de liquide séminal) d’une azoospermie sécrétoire (= absence de fabrication de spermatozoïdes par les testicules)
La vitalité des spermatozoïdes est également analysée avec au moins 50% de spermatozoïdes mobiles à 1 minute post éjaculation. On parle d’asthénospermie en cas de trop grand nombre de spermatozoïdes immobiles.
Enfin, on s’intéressera à la morphologie des spermatozoïdes et à différentes anomalies de la tête, du corps ou du flagelle. En cas de formes anormales trop nombreuses, on parlera de tératospermie.
Aujourd’hui, du fait de la pollution, de l’alimentation, du stress ou peut être de l’évolution, il est très rare de trouver un spermogramme avec des valeurs qualitatives et quantitatives dans les normes par rapport aux spermogrammes qui avaient été faits il y a plus de 20 ans.

Que proposer en cas d’infertilité masculine ?

Il faut savoir qu’il est tout à fait possible d’avoir des enfants en bonne santé et de façon naturelle en ayant un spermogramme qui montre une oligo-asthéno-tératospermie. Il est donc nécessaire en cas de souhait d’enfant de continuer à avoir des rapports sexuels le plus souvent possible.
Cela dit, si une grossesse tarde à arriver malgré des rapports sexuels non protégés réguliers sans contraception dans un couple, il est nécessaire d’aller consulter en PMA, d’autant plus si la partenaire a plus de 35 ans.
Le gynécologue coordonnera les examens à faire et orientera, si nécessaire, selon les données du spermogramme ou de l’interrogatoire vers un urologue avec lequel il a l’habitude de travailler.
L’urologue pourra ainsi dépister une varicocèle qui peut être responsable d’une oligo-asthénospermie sévère, avec une amélioration significative du spermogramme après traitement.
En cas d’azoospermie, il proposera des dosages hormonaux spécifiques, permettant de distinguer une azoospermie sécrétoire d’une azoospermie excrétoire.
L’azoospermie excrétoire peut être retrouvée après une MST, avec rétrécissement séquellaire des voies spermatiques, en cas d’anomalie congénitale (agénésie des canaux déférents) ou après une vasectomie. Elle peut être traiter par réparation chirurgicale, qui nécessite de la microchirurgie, avec un résultat souvent décevant, sauf, peut-être, après vasectomie (vaso-vasostomie). Mais la stratégie préférentielle est d’aller chercher les spermatozoïdes in situ, dans les voies spermatiques, chirurgicalement, en lien direct avec un laboratoire de biologie de la reproduction, pour conserver rapidement les spermatozoïdes récoltés. On pourra ainsi réaliser une technique de procréation médicalement assistée par insémination artificielle ou fécondation in vitro suivie d’une implantation intra-utérine des embryons obtenus. Les enfants nés par cette méthode auront alors le patrimoine génétique du père et de la mère.
L’azoospermie sécrétoire peut se voir après une MST sévère, les oreillons, un traitement par chimiothérapie ou irradiation, une anomalie génétique, etc… Les solutions sont alors l’utilisation de sperme de donneur ou l’adoption, mais l’enfant n’aura pas le patrimoine génétique du père.
Là encore, le médecin coordonnateur de la PMA saura guider le couple dans les démarches et lui donner tous les éléments pour qu’ils parviennent à devenir parents.

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